ARTS INTERNES THERAPEUTIQUES

1/ TAI CHI CHUAN

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L’expression Tai Ji Quan se compose de 3 idéogrammes. Ils sont composés des éléments taiji 太極, « faîte suprême », et quan 拳, « poing, boxe » et traduits littéralement par « boxe du faîte suprême », ou « boxe avec l’ombre », car l’observateur a l’impression que le pratiquant lutte contre une ombre. Une autre traduction courante est « la boxe de l’éternelle jeunesse », le faîte suprême pouvant être traduit moins littéralement par « immortalité » ; but suprême de l’alchimie taoïste, où l’homme est un intermédiaire entre Ciel et Terre.

Un art thérapeutique 

Pour bien saisir ce qu’est le tai-chi, il faut savoir qu’il forme, avec le Qi Gong, l’une des 5 branches de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) : celle des exercices énergétiques. Les 4 autres branches sont l’acupuncture, la diététique chinoise, la pharmacopée chinoise (herbes médicinales) et le massage Tui Na. Il faut donc aborder le tai-chi dans le contexte plus large de la MTC qui est présentée dans la fiche du même nom.

Le tai-chi est aujourd’hui considéré comme une « gymnastique énergétique globale ». Notons que le Qi Gong se distingue du tai-chi par ses mouvements plus courts et isolés qui peuvent parfois être exécutés en position couchée, tandis que le tai-chi est essentiellement pratiqué en posture verticale.

Un art lent dans une société ou tout doit aller vite …

Le tai-chi ne s’apprend pas en deux temps, trois mouvements… Il nécessite persévérance, rigueur et assiduité si l’on veut bénéficier de ses effets positifs. On recommande de s’exercer de 15 à 20 minutes, 2 fois par jour. C’est l’extrême lenteur d’exécution qui permet de déceler les blocages et de sentir le courant énergétique. De plus, la prise de conscience du transfert, lent et précis, du poids du corps d’une jambe à l’autre et le jeu d’alternance des bras et des jambes concrétisent parfaitement la pensée chinoise basée sur l’équilibre dynamique des forces du Yin et du Yang.

Durant les enchaînements, ce sont les mains qui guident les déplacements et qui captent et dirigent l’énergie afin que le corps trouve son appui dans le Tan Tien, le centre de gravité situé un peu en bas du nombril. L’essence du tai-chi réside dans la recherche de l’équilibre des deux pôles de l’énergie, le Yin, issu de la terre, et le Yang, issu du ciel.

2/ QI GONG

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Dans les parcs, sur le pas de leur porte, ou même à l’usine, les Chinois sont des millions à pratiquer quotidiennement des exercices physiques qui ressemblent à une gymnastique douce. De plus en plus d’Occidentaux suivent leur exemple et pratiquent le tai-chi (Tai Ji Quan) ou le Qi Gong (se prononce tchi koung). Ensemble, ces 2 approches sont considérées comme étant de l’« entraînement énergétique », selon les principes de la médecine chinoise traditionnelle (MTC).

Le Qi Gong se différencie principalement du tai-chi par la place prépondérante qu’il accorde à la maîtrise de « l’énergie vitale ». En effet, le mot Qi, dans Qi Gong, désigne le flux énergétique omniprésent qui anime toute chose, et qui est l’un des concepts fondamentaux de la Médecine traditionnelle chinoise. Gong voulant dire travail ou entraînement, le Qi Gong est une pratique qui consiste à entraîner le Qi, c’est-à-dire le mobiliser, le renforcer, l’accroître, l’épurer, l’équilibrer et le faire circuler harmonieusement dans le corps et l’esprit.

La pratique régulière du Qi Gong est destinée à renforcer et assouplir la structure musculosquelettique du corps et à optimiser les fonctions de l’organisme, dans le but d’entretenir la santé et de promouvoir la longévité. Dans le cas de maladies, elle peut participer à la guérison. En favorisant la concentration, le Qi Gong serait aussi bénéfique dans de multiples domaines : professionnel, sportif, artistique ou éducatif. Il existe également des exercices conçus spécifiquement pour préserver et renforcer l’énergie sexuelle.

Par le contrôle du corps, de la respiration et de la pensée, les adeptes du Qi Gong peuvent aussi apprendre à percevoir leur énergie vitale, à la concentrer et à la diriger le long des trajets d’énergie (les méridiens de l’acupuncture). Ils pourraient même en venir à absorber directement le Qi de la terre, du ciel ou de la nature. Pour pratiquer le Qi Gong, on utilise :

  • Des mouvements très diversifiés et généralement très lents, ou des enchaînements de mouvements.
  • Des postures immobiles, tenues un certain temps.
  • Des étirements et des ondulations.
  • Des exercices respiratoires, entre autres par la récitation continue de sons sans signification, comme Soo Soo Ma Di Di Di Si ou Wa Na Wat Da Wa Si1.
  • Une grande attention mentale.
  • La visualisation et la méditation.

Une connaissance approfondie de la Médecine traditionnelle chinoise n’est pas indispensable à la pratique du Qi Gong, mais certaines notions sont utiles pour une pratique personnelle avertie. On peut s’en tenir à considérer le Qi Gong comme une gymnastique, et en retirer de nombreux bénéfices; mais ce serait passer à côté de beaucoup de ses vastes possibilités. Les enseignants de Qi Gong, par contre, doivent avoir une excellente compréhension de la MTC afin d’orienter les pratiquants vers les exercices appropriés à leur état.

Une marche vers la santé…

Le Qi Gong n’est pas constitué de recettes miracles susceptibles de guérir spécifiquement telle ou telle maladie. Mais une pratique assidue permettrait d’activer la puissante force soutenant les mécanismes autonomes de guérison de l’individu. Ainsi, une même classe de Qi Gong pourrait regrouper des personnes qui veulent se maintenir en forme, d’autres qui cherchent à se libérer du stress et d’autres encore qui souffrent d’une maladie particulière.

Selon ses praticiens, la pratique régulière permettrait entre autres les applications suivantes :

  • Prévention. Promouvoir la souplesse, la détente, la relaxation, la gestion du stress, l’équilibre psychosomatique, une meilleure vitalité, la prévention des maladies, l’entretien de la mémoire et un meilleur sommeil.
  • Approche curative. Améliorer la santé des personnes souffrant, entre autres, de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, d’insomnie, de déficit oculaire, de diabète, de paralysie, de maladies dégénératives, de déficit profond de l’immunité, d’asthme et d’hypercholestérolémie.
  • Épanouissement sportif. Augmenter la qualité du contrôle, l’endurance, la respiration et la capacité de propulsion soudaine.
  • Développement personnel. Moduler la réponse émotionnelle et l’adaptation au stress psycho-émotionnel ou affectif. Favoriser, tant chez l’adulte que chez l’enfant, la mémorisation, l’effort intellectuel, l’imagination et la créativité.
  • Ouverture spirituelle. Favoriser le développement de certaines qualités, comme le calme, la sérénité et le lâcher-prise.
  • Émettre du Qi pour guérir des malades

Dans son application médicale, le Qi Gong est de deux natures : il y a celui que l’on pratique soi-même sous forme d’exercices (Qi Gong Yang Sheng) et celui qui peut être appliqué sur un malade par un praticien (Qi Gong Waiqi). Dans ce cas, un maître ayant atteint une très grande expertise pourrait non seulement émettre du Qi, mais l’orienter spécifiquement sur un organe malade. Des récits rapportent que de telles personnes peuvent anesthésier des patients pour une chirurgie, réparer des blessures et même soigner un cancer.

Des chercheurs ont d’ailleurs mesuré un champ magnétique jusqu’à 1 000 fois supérieur à la normale au bout des doigts des intervenants, au moment de l’émission du Qi. Dans une étude publiée en 20044, les auteurs mentionnent que même s’il y a encore des gens qui nient la possibilité que du « Qi » puisse être émis par un humain, la plupart des scientifiques impliqués dans ce domaine considèrent qu’il s’agit désormais bel et bien d’une réalité. Selon eux, il est clair que des gens expérimentés peuvent émettre une forme de bioénergie (qu’on peut appeler Qi) produisant des effets physiques, chimiques et biologiques mesurables. Par exemple, dans une étude en laboratoire effectuée en 20095, des praticiens ont projeté du Qi sur des cultures de bactéries E. Coli. Ils ont faut augmenter ou diminuer, selon leur intention, la croissance des bactéries comparativement aux échantillons témoins.

De plus en plus de chercheurs tentent de percer de manière scientifique les mystères du Qi. Certains ont constaté qu’il pourrait être perçu par des gens entraînés, jusqu’à 100 m de distance. Ils ont même suggéré quelle pourrait être la longueur d’onde d’un « faisceau » de Qi.

Selon la perspective de l’énergétique chinoise, tous les « guérisseurs » émettent du Qi, quel que soit le nom qu’on donne à leur approche. Les pratiques des guérisseurs sont théoriquement interdites en Occident, mais elles sont plus ou moins tolérées parce que considérées comme anodines ou fantaisistes (puisque le praticien ne touche même pas son patient). Il importe toutefois que les guérisseurs n’incitent pas leurs patients à refuser les traitements médicaux classiques.

Une science venue du Tao

Il existe 3 principales écoles de Qi Gong. Elles ont des pratiques similaires et partagent une base commune, la conception taoïste de l’équilibre du Yin et du Yang. Elles se distinguent toutefois par l’accent qu’elles mettent soit sur l’aspect :
spirituel, l’objectif étant surtout de libérer l’esprit;
martial, dont certaines pratiques, plus proches du tai-chi, sont appelées « boxe avec l’ombre »;
– ou médical.

Le Qi et ses innombrables manifestations sont étudiés en Chine depuis au moins 3 000 ans. Les personnes ayant acquis une grande maîtrise martiale du Qi seraient capables, semble-t-il, de terrasser un adversaire sans le toucher ou posséderaient une résistance physique hors du commun. En Chine, il arrive de voir certains « maîtres » monnayer ces capacités inhabituelles dans des foires… D’autres auraient développé une maîtrise médicale et seraient capables de guérir des personnes gravement malades. Après plusieurs années d’interdiction de toute forme de Qi Gong par le régime communiste, la Chine fait aujourd’hui la promotion de ces exercices de santé auprès de sa population et dans les hôpitaux. C’est grâce, en bonne partie, aux moines taoïstes que la connaissance profonde du Qi aurait été maintenue vivante et pourrait encore être apprise.

Réf :

  1. Chen KW. An analytic review of studies on measuring effects of external QI in China. Altern Ther Health Med. 2004 Jul-Aug;10(4):38-50. Review.
  2. Effects of external qi of qigong with opposing intentions on proliferation of Escherichia coli. Shao L, Zhang J, et al. J Altern Complement Med. 2009 May;15(5):567-71.